Transformations forcées- Forçage d’une réaction


I-                    Forçage d’une réaction :

    1-      Propos :

Nous avons vu dans les chapitres précédents que certains systèmes chimiques, lorsque étaient abandonnés à eux-mêmes, pouvaient être le siège de réactions chimiques entre leurs composants. Ces réactions se produisent spontanément, c'est-à-dire sans intervention extérieure autre que la mise en contact des différents réactifs.
Nous faisons alors face à deux problèmes :
·         Les dépenses en réactifs : tout réactif investi est perdu. A terme, ceci pose des problèmes en coût et en disponibilité des réactifs ;
·         L’accumulation des produits : corrélativement, nous obtiendrions des quantités industrielles de produits dont nous ne saurions que faire ; même si nous disposions d’autres réactions spontanées utilisant ces produits comme réactifs, nous finirions toujours par aboutir à un moment ou à un autre à des produits inutilisables. En effet, à chaque nouvelle réaction, les produits engendrés sont un peu plus stables et plus difficiles à faire réagir.
·         De même que l’on recycle de plus en plus les déchets, nous allons voir que nous pouvons en quelque sorte recycler les produits d’une réaction. Plus précisément, il va s’agir de forcer une réaction chimique à se faire dans le sens inverse de sa réaction spontanée. Naturellement, ceci ne peut se faire tout seul, puisque par définition une réaction qui se fait toute seule est une réaction spontanée.

   2-      Cas des réactions d’oxydoréduction :

Dans le cas des réactions d’oxydoréduction, le processus d’inversion du sens d’une réaction chimique porte le nom d’électrolyse.
Nous savons qu’une réaction d’oxydoréduction consiste en un transfert d’électrons. Ceux-ci passent d’une espèce chimique où ils disposent d’une certaine stabilité, reflet de l’électronégativité de l’élément qui les porte, à une autre où cette stabilité sera accrue. Ainsi par exemple les électrons sont-ils plus stables portés par le cuivre que par le fer, en solution aqueuse, d’où le transfert qui s’opère entre ces deux espèces lesquelles sont mises en contact.
Pour inverser ce processus, il est donc nécessaire de rendre l’espèce réduite réfractaire aux électrons, tout en excitant l’avidité en électrons de l’espèce oxydée. Nous savons que des charges de signes opposés s’attirent, tandis que des charges de même signe se repoussent.
Pour obliger une espèce à rendre ses électrons, il suffit donc de placer dans une situation où elle voit trop d’électrons, où elle cherche à s’en débarrasser pour forcer une autre espèce à gagner des électrons, il suffit au contraire de la placer dans une situation où les électrons denrée rare. Une possibilité est alors de connecter l’espèce réduite, que nous souhaitons oxyder, à la borne « + » d’un générateur électrique, et l’espèce oxydée, que nous souhaitons réduire, à la borne «-  du même générateur.

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