La radioactivité


La radioactivité


Introduction :

En 1896, Henri Becquerel constata que des plaques photographiques qu’il avait rangées à l’abri de la lumière avaient été impressionnées par un rayonnement mystérieux émanant de sels d’uranium entreposés à proximité. Pierre et Marie Curie s’intéressèrent au phénomène et baptisèrent «radioactivité » la propriété de certains noyaux d’émettre spontanément des particules chargées ou non.

   1-      Pourquoi certains noyaux sont-ils radioactifs ?

1-1-Le noyau atomique :

Sa taille est de l’ordre du femto mètre (1 fm= 10-15m) et il est composé de protons, de charge positive égale à la charge élémentaire, et de neutrons dont la masse est voisine de celle du proton. Attention : les électrons, en mouvement désordonné autour du noyau, ne font pas partie de celui-ci ! le nombre de protons, seules particules chargées présentes dans le noyau, est le nombre de charge Z. c’est lui qui détermine le nom du noyau, c'est-à-dire de l’élément chimique. Tous les noyaux à 92 protons sont des noyaux d’uranium, tous les noyaux à 6 protons sont des noyaux de carbone, tous les noyaux à 1 protons sont des noyaux d’hydrogène…
Le nombre de protons et de neutrons (nombre de nucléons) contenus dans le noyau est le nombre de masse A.

1-2-Isotopes d’un même élément chimique :

Un noyau correspondant à l’élément chimique X est symbolisé par l’écriture  AZX et comme nous l’avons vu précédemment, tous les noyaux qui ont le même nombre de protons portent le même nom. Des noyaux qui ont le même nombre de protons mais des nombres de neutrons différents sont appelés isotopes. Le carbone 126C et le carbone 146C par exemple, sont des isotopes de l’élément carbone.

1-3-Les noyaux stables et les noyaux radioactifs :


La stabilité d’un noyau résulte d’un équilibre optimal entre protons et neutrons, liés par l’interaction forte (si celle-ci n’existait pas, se repousseraient du fait de l’interaction électrique). La courbe représentative du nombre du nombre de neutrons N= A-Z en fonction du nombre de protons Z fait apparaître une zone appelée « vallée de stabilité » où se regroupent les noyaux stable. (fig.1)

Qu’en est-il des autres noyaux ?

·         Les noyaux qui ont trop de neutrons par rapport aux protons vont avoir tendance à transformer un neutron en proton en éjectant un électron et en produisant un noyau fil Y : c’est le noyau radioactifs β- dont la désintégration obéit au schéma :

zAX à Z+1AY + -10e

·         A l’inverse, les noyaux qui ont trop de protons par rapport aux neutrons transforme un proton en neutron, en éjectant un électron positif, la position. Ces noyaux sont radioactifs β+

zAX à Z-1AY + +10e

·         Les noyaux très lourds, possédant à la fois un excès de neutrons et de protons éjectent des noyaux d’hélium (ou particule α) constitué des deux neutrons et de deux protons. Ce sont les noyaux radioactifs α.

zAX à Z-2A-4Y + 24He

·         Dans les cas où le noyau fils est émis dans un état d’énergie supérieure à la normale (état excité), la redescente vers le niveau fondamental s’accompagne de l’émission d’un photon ϒ, dont l’énergie est de l’ordre du mégaélectronvolt (1 Mev = 106 eV) et la longueur d’onde dans le vide de l’ordre du pico mètre (1 pm= 10-12m). la radioactivité ϒ n’existe pas en tant que telle : elle accompagne les radioactivités α,β- ou β+.
Toutes les désintégrations radioactives respectent les lois de conservation de la charge et du nombre de nucléons. La masse en revanche varie, sa diminution étant à l’origine de l’énergie dégagée.=
Les effets des rayonnements radioactifs sur l’organisme seront fonction de la nature des particules reçues et de leur énergie.

2-      Peut-on prévoir l’évolution d’un échantillon radioactif ?

On a coutume de dire qu’un noyau radioactif « ne vieillit pas » car il reste identique à lui-même jusqu’au moment de sa désintégration, laquelle est imprévisible. A l’échelle microscopique,  la radioactivité est un phénomène aléatoire, mais si l’on effectue des statistiques sur un grand nombre de noyaux, on constate qu’il est possible de prévoir l’évolution moyenne de cette population de noyaux, c'est-à-dire de connaître le pourcentage des noyaux qui se seront désintégrés au bout d’une durée t, sans toutefois savoir lesquels.

2-1-Loi de décroissance radioactive :

Si le nombre de noyaux d’un type donné est N0 à la date t=0, le nombre de noyaux N restant à la date t obéit à la loi exponentielle (fig.2) :
loi de décroissance radioactive

N=N0 e-λt = N0e-t/τ

La constante radioactive λ est l’inverse du temps caractéristique τ. Elle est reliée à la demi-vie t1/2, durée au bout de laquelle la moitié des noyaux se sont désintégrée, par l’égalité :

λ=ln2/t1/2

la demi-vie, qui est une caractéristique des noyaux d’un type donnée, peut prendre des valeurs aussi différentes que 4,5 milliards d’années dans le cas de l’uranium 238, 5730 ans dans le cas du carbone 14 et quelques microsecondes dans me cas de certains isotopes des éléments de la fin du tableau périodique découverts récemment (Z > 110).
La stabilité d’un noyau résulte d’un équilibre optimal entre protons et neutrons, liés par l’interaction forte (si celle-ci n’existait pas, se repousseraient du fait de l’interaction électrique). La courbe représentative du nombre du nombre de neutrons N= A-Z en fonction du nombre de protons Z fait apparaître une zone appelée « vallée de stabilité » où se regroupent les noyaux stable. (fig.1)


Au bout d’une durée t égale à une demi-vie, le nombre de noyaux radioactifs est divisé par 2. Au bout de deux demi-vies il est divisé par 2²=4, au bout de trois demi-vies par 23=8, au bout de n demi-vie par 2n, d’où la relation :
N= N0/2n
Attention : la loi de décroissance radioactive bannit tout raisonnement de proportionnalité. Au bout d’une demi-vie, la moitié des noyaux ont disparu, mais au bout de deux demi-vies, il n’y a pas eu désintégration de la totalité des noyaux ! « Deux demi-vies ne font pas une vie entière ! »

2-2-Activité d’un échantillon :

Egale au nombre de désintégrations par unité de temps, l’activité d’un échantillon A vérifie la relation :
A=-dN/dt=λN

Et s’exprime en becquerel (Bq) dans le système international. Elle dépend de la nature des noyaux radioactifs, par l’intermédiaire de la constante λ, mais aussi du nombre de noyaux contenus dans l’échantillon et donc de sa masse.
Proportionnelle au nombre de noyaux N, elle respect, elle aussi, la loi de décroissance radioactive :
A=A0e-λt = A0e-t/τ= A0/(2t/τt/2)

Quels sont les ordres de grandeur de l’activité ? La radioactivité du corps humain, due au potassium 40 et au carbone 14, est l’environs 10 000 Bq. Celle de l’air ambiant, due au radon dégagé par les roches, est l’ordre de quelques centaines de becquerels. Quant à l’activité d’un gramme de radium, il atteint plusieurs dizaines de millions de becquerels !

3-      La radioactivité, comment l’exploiter ?

3-1-une remontée dans le temps : la datation radioactive :

·         la plus célèbre et la plus controversée des méthodes de datation est la datation par le carbone 14. Celle-ci repose sur l’hypothèse que le rapport des quantités de matière de carbone 14 (radioactif) et de carbone 12 (non radioactif) présents dans l’atmosphère n’a pas évolué au cours du temps. Ce rapport est le même pour tout organisme vivant (bois, fibre végétale…) en communication avec l’atmosphère. A la mort de cet organisme, date origine à laquelle cessent les échanges avec l’atmosphère, le carbone 14 se désintègre sans être renouvelé et l’activité de l’échantillon diminue conformément à la loi de décroissance radioactive. La mesure de l’activité résiduelle donne accès à l’âge de l’échantillon. il a souvent été reproché à cette méthode d’être imprécise. Du fait de fluctuation du taux de carbone 14 dans l’atmosphère, « le carbone 14 rajeunit les objets ». des études récentes ont permis d’apporter les corrections nécessaires  et les scientifiques sont maintenant à même de dater avec certitude des objets vieux de 40.000 ans, soit environ 7 demi-vies du carbone 14 (au-delà, la teneur en carbone 14 est trop faible pour être exploitée).
·         D’autres méthodes de datation existent, notamment en sciences de la terre, qui exigent l’emploi de radioéléments de demi-vies bien supérieures à celle du carbone 14, à l’échelle des ères géologiques. C’est ainsi que l’on a daté des cailloux lunaires par la méthode potassium-argon et que l’on a déterminé l’âge du système solaire (4,566 milliards d’années à 2 millions d’années près) par la méthode uranium-plomb.

3-2-Marquage isotopique en biologie et en médecine nucléaire :

Les isotopes d’un même élément ont des propriétés chimiques identiques. C’est pourquoi le remplacement d’un isotope non radioactif par un isotope radioactif dans une molécule ne modifie pas le comportement de celle-ci. Le rayonnement émis permet de la détecter, de suivre son mouvement et même de la doser à distance.
Cette technique permet entre autres l’étude du mode d’action des médicaments, du métabolisme des cellules, de la transmission des messages chimiques (hormones, neuromédiateurs) et la détection des anomalies cardiaques ou le dépistage des métastases cancéreuses.


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